Quelque 200 femmes de la région de Dabompa,
à la périphérie de la capitale, Conakry, sont désillusionnées.
Elles avaient placé leur confiance dans le traitement traditionnel
auquel les avait soumis la tradipraticienne
N’na Fanta pour les guérir de la stérilité.
En effet, elles avaient bien de raisons d’espérer
des effets miracles du traitement, puisque dans les premiers
mois qui ont suivi sa mise en application, elles déclarent
avoir éprouvé quelques symptômes relatifs à une grossesse,
notamment des nausées matinales,
des vomissements, et même une prise de volume du ventre.
Seulement, plus de douze mois après,
plusieurs ont constaté qu’il n’en était rien.
Mis à part un ventre visiblement rebondi,
il n’y avait point de grossesse.
Comment en sont-elles arrivées là ?
Une des plaignantes a raconté
son expérience à la BBC Afrique.
Quand les femmes viennent chez moi,
je leur dis que ce n’est pas moi qui guéris,
mais c’est Dieu.
Je leur demande si elles croient en Dieu,
si elles disent oui, je leur donne les médicaments.
Elle affirme avoir rencontré la mise
en cause il y a de cela plus d’un an.
Lors de la première visite, la tradipraticienne
lui a donné des écorces et décoctions pour le traitement,
assurant que les résultats suivront.
Même scénario lors de la seconde visite.
Cette fois, la “guérisseuse” =>CHARLATANNE
lui confirme qu’elle est bien enceinte,
après lui avoir simplement touché le ventre.
Coût du traitement : 300 000 francs CFA par femme,
sans compter les petites enveloppes et les poules
offertes à chaque fois qu’une femme est déclarée enceinte.
Toutefois, elle leur intime de ne point aller en
consultation à l’hôpital parce qu’aucun médecin
ne pourrait traiter une telle grossesse.
Mais plusieurs mois après l’expérience qui s’est
avérée nulle d’effet, un collectif de femmes a décidé de
porter plainte contre la CHARLATANNE =>N’na Fanta
pour escroquerie.
Cette dernière, présentée à la presse ce mardi,
a rejeté ces charges.
Si elle reconnaît avoir administré des traitements
aux plaignantes, elle explique cependant que le succès dépend
de la foi en Dieu des clientes.
“Quand les femmes viennent chez moi,
je leur dis que ce n’est pas moi qui guéris,
mais c’est Dieu.
Je leur demande si elles croient en Dieu,
si elles disent oui, je leur donne les médicaments.
Je n’ai dit à personne d’entre elles de ne pas aller
à l’hôpital voulu pour se faire consulter.
Je leur dis juste que la grossesse peut prendre du
temps pour certaines et qu’elles doivent être patientes
et croire en Dieu”, a-t-elle confié.
À l’en croire, cela fait plus de 20 ans
qu’elle guérit avec les médicaments traditionnels,
une pratique héritée de sa mère.
Dans les quartiers de Conakry,
la mise en cause s‘était forgée une solide réputation.
En témoigne la cinquantaine de personnes
qu’elle recevait chaque jour dans ses locaux,
selon les services de police.
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