LANGAGE DE LA DANSE CHEZ LES DOGONS
DE FAMEDJI-KOTO TCHIMOU, CHORÉGRAPHE,
ÉDITIONS L'HARMATTAN, 1995
Soundiata Keita
NOTE DE L'AUTEUR
II existe dans Ia littérature ethnographique
sur I'Afrique Noire
une multitude d'ouvrages sur les danses rituelles
mais dans ces publications
les danses sont citées ou présentées sous une forme
narrative impuissante
a rendre au lecteur les mouvements et de placements
d'éléments pris
isolement ou collectivement.
Ces publications réunissent ainsi des faits sous une
forme abstraite et ne s'appuient sur aucun support visuel.
Pourquoi une étude sur les danses
chez les Dogons, alors que
leur société est l'objet de tant d'écrits
depuis déjà un demi-siècle ?
L'œuvre de Marcel Griaule
comprend 78 titres auxquels il faut ajouter
les ouvrages d'auteurs contemporains.
Il conviendrait également de ne
pas omettre les films d'ethnologues-cinéastes,
en particulier J. Rouch,
auteur de plusieurs documents d'une grande richesse.
Lors des séminaires de l'Ecole Pratique
des Hautes Etudes consacrés à l'étude
cinématographique des rituels funéraires dogons e
t animés par G. Dieterlen et J. Rouch,
je fus fasciné par la diversité chorégraphique
et la complexité des rites.
Depuis, je cherche à comprendre ce mode de
« langage » qu'est la danse.
Mais jusqu'alors les danses dogons
n'ont fait l'objet d'aucune étude systématique.
Il est vrai que l'étude des danses en général
a posé quelques problèmes aux ethnologues.
Peu savent comment les regarder et encore moins
comment les décrire de manière significative.
Longtemps les chercheurs ont été contraints
de se limiter à des descriptions schématiques,
voire verbales,
impuissantes à rendre compte des facteurs
dynamiques du mouvement.
A son époque, M. Griaule
n'a pas négligé l'étude des danses,il leur
consacre même un chapitre dans son ouvrage
« Masques dogons »
tout en considérant que ce chapitre ne constitue
à ses yeux qu'un simple
travail préparatoire étant donné le peu de moyen
cinématographique à sa disposition.
La danse contrairement à certains objets
ne peut pas être « décollée » du rituel.
Sa place est importante à tel point que
par son absence le rituel s’écroule.
Tel est le cas pour les danses dogons,
sujet sur lequel une étude est immediatement
réalisable, tous les matériaux se trouvant réunis.
Ce sont ces différentes raisons
qui nous ont amené à faire le choix des Dogons.
Je souhaiterais ici remercier les nombreuses
personnes qui m'ont accompagné,
directement ou indirectement,
dans la preparation de cet ouvrage :
Geneviève Calame-Griaule,
Jean Rouch,
Germaine Dieterlen,
Youssouf Tata Cissé,
Michel Cartry,
Annie Comolli,
Jacqueline Challet-Haas,
Thierry Fournier,
Marion Bastien,
Véronique Duchesne,
Corinne Vincent,
Marylène,
Lumo,
Els Grelinger,
Catherine Akrich,
Evelyne Payen,
Nathalie Belland et Ossagyefo Léo.
Sources filmiques
C'est l'ensemble des films réalisés par J. Rouch,
en pays dogon, qui a permis cette étude.
Il ne sera question que de danses d'hommes.
En effet, J. Rouch a peu filmé les danses de femmes.
La liste ci-dessous presente, par ordre chronologique de réalisation.
Les sources audiovisuelles que nous allons utiliser.
Il s'agit de films 16 mm.
J. Rouch avec la collaboration de G. Dieterlen
Fêtes soixantenaires du Sigui, 1966-1973
Sigui 66 : Année zéro. 5Omn ;
Sigui 67 : L'enclume de Yougo, 50mn;
Sigui 68 : Les danseurs de Tyogou, 5Omn ;
Sigui 69 : La caverne de Bongo. 40mn ;
Sigui 70 : Les clameurs d'Amani, 50mn;
Sigui 71 : La dune d'Idieli, 5Omn ;
Sigui 72 : Les pagnes de Iamé, 5Omn ;
Sigui 73 : L'auvent de la circoncision, 15mn.
Cérémonies funéraires, 1956-1974
1956: Funérailles dogons du Professeur Griaule, 30 mn ;
1968 : Cimetière dans la falaise, 30 mn ;
1971 : Funérailles du vieil Anaï à Bongo, 45 mn ;
1972: Funérailles de femmes a Diamenina, 20 mn ;
1973 : L'enterrement du hogon, 15 mn ;
1974 : Le Dama d'Ambara Dollo, 40mn.
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